Buenos Aires, muy caliente!
“Caliente” la température en descendant de l’avion. Nous avons quitté la fraicheur des montagnes pour la moiteur de la ville : 30 degrés et 80% d’humidité; une chape de plomb qui vous écrase, vous cuit à l’étouffée. Et pour une cuisson rapide, préférer le métro, véritable cocotte-minute avec mélange d’odeurs et de sueurs pour une saveur locale garantie !
"fnac" version argentine
« Caliente » les danseuses de tango affichant leur sévère décolleté et leurs jambes immenses au travers de l’échancrure de leurs robes, aguichant leur partenaire pour quelques passes…de tango bien sûr. Au café Tortoni, institution des bars à tango depuis plus de 150 ans, on a pu apprécier ce véritable art de vivre qu’est le tango argentin dansé et accompagné par un orchestre de jeunes portenos (habitants de Buenos Aires), magnifique !
« Caliente » la rue Caminito du quartier Boca, toute habillée de couleurs vives, á l’initiative d’un ancien gamin du quartier, qui, devenu peintre, prônait la réhabilitation de ces ghettos d’immigrés en un lieu agréable à vivre et à regarder. Bon, visuellement, la rue est belle, mais socialement, on est toujours dans le coin pourri et défavorisé de Buenos Aires.
« Caliente » l’ambiance à la Bombonera un soir de match de consécration de l’équipe phare de la ville, les Boca Juniors. Je passe d’ailleurs le relais à mon correspondant Guigui Montfort :
« En direct de la Bombonera,stade où le légendaire Maradonna a fait ses gammes, pour assister au sacre des Boca juniors. Quoi de mieux ? peut-etre qu’on vende aux touristes des places ailleurs que dans la tribune des adversaires du jour, Banfield …
Le stade est rempli au coup d’envoi, ambiance sud-américaine garantie, la chaleur, la ferveur, des chants incessants, des drapeaux et des bannières des deux équipes qui décorent les tribunes.
Le match commence et les supporters se font entendre à chaque occasion franche, la pression monte…Cafouillage dans la défense et Boca ouvre le score 1 à 0, le public gronde et vibre tout comme la structure en béton ! Juste ce qu’il faut pour dire à Tiph que c’est une construction anti sismique simplement pour la rassurer.
Le match se poursuit, deuxième but pour Boca et enfin un troisième pour assurer le titre, ce qui met le stade en ébullition, explosion de joie, et frustration des barras bravas de Banfield (hooligans) qui menacent les touristes de casser les appareils photos s’ils continuent à photographier le match.
Coup de sifflet final, Boca est champion, dale, dale, dale Boca !!!
Retour à la réalité, nous devons trouver un moyen rapide de rentrer car trainer dans le quartier de Boca en pleine nuit n’est pas recommandé. Pas de bus ni de taxi pour quitter les lieux, atmosphère pesante limite oppressante et coup de bol, un supporter plus éclairé que tous les policiers environnants nous indique une navette spéciale pour nous ramener. On va pouvoir débriefer l’ambiance du match tranquillement.
Et quand on suffoque avec toute cette chaleur et bien on fait quoi ?
On prend le train pour se rendre à Tigre dans la banlieue de Buenos Aires. C’est « la bouffée de fraicheur », mieux qu’un Hollywood chewin-gum, mieux qu’un Tic Tac …un delta de 30 km ou terres et eaux forment une espèce de Venise d’Amérique du sud, version champêtre : on se promène à travers un vaste réseau de canaux sur de larges allées fluviales, où les portails des maisons sont des pontons de bois, les garages des abris à bateaux, le taxi et les bus des lanchas (barques à fond plat). On a même vu un dispensaire flottant.
La végétation est ultra dense sur les rives grâce à la fertilité des sols, cependant toujours maitrisée, avec maniement de la tondeuse obligatoire plusieurs fois par semaine sans doute pour avoir des pelouses aussi nikels !
On quitte à regrets la Querencia , ses lits confortables, sa décoration raffinée, son ptit déj copieux, et son patron Yann super sympa, pour une autre merveille naturelle inscrite au patrimoine de l’UNESCO, les chutes d’Iguazu dans la partie équatoriale au nord-est de l’Argentine.