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Hélabayakoi
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28 janvier 2012

LA BOUCLE DU QUILOTOA ou le volcan de mama Hilda

Apres la Mitad del Mundo, on trainera un jour dans le Quito historique et culturel sous la pluie et même la grêle. Le couvent San Francisco vaut une visite de par son calme et son histoire. A côté on ne manquera pas la visite de la bibliothèque universitaire dans l’ancien monastère jésuite, très bien rénové et où règne une ambiance studieuse. Et bien sûr on admirera La Compaña, un joyau de l’art rococo toute recouverte de feuilles d’or. Ne cherchez plus où va l’argent de la charité chrétienne.

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Puis on ira découvrir le grand artiste équatorien : Guayasamin, un peintre humaniste engagé qui a fait de son œuvre un combat permanent contre toutes les formes d’oppression des peuples en général et de ceux de l’Amérique du sud en particulier. Il sera reconnu de son vivant, son œuvre déclarée  « priorité culturelle » au patrimoine mondial de l’humanité. Et chose rare pour un artiste, il aura une grande influence sur la politique de son pays en faveur de la liberté et des opprimés. Sa fondation et la Capilla del hombre sont un passage obligé à Quito.

Le lendemain, journée à Otavalo, le marché le plus étendu d’Equateur. Ville paisible au nord de Quito dans un environnement montagnard tout aussi paisible. Pour les amateurs de marches touristiques seulement.

Le matin du lendemain nous embarquons à bord d’un 4x4 antédiluvien ( plus de 600 000km au compteur) pour la fameuse boucle du Quilotoa, un volcan de plus de 4000 m d’altitude faisant partie de la vallée des volcans mais qui sort des sentiers battus des grands seigneurs du genre , ceux qui appartiennent au club des 6000. Au volant du carrosse, Luis,notre guide, sympathique gaillard qui a l’avantage de parler le français (ouf , l’honneur de notre pays est sauf, et puis ça en arrange au moins un parmi les touristes embarqués c.à.d. nous 4 puisqu’on se paye la croisière en famille seulement ).

On enfile la panaméricaine par le sud direction Latacunga. Premier arrêt au marché local de Saquisili. Marché des animaux, âmes sensibles s’abstenir, notre BB nationale y pousserait son dernier soupir. Puis les fruits et légumes, le matériel agricole, les vêtements de bases et les cantines en tout genre et tout ce qui fait un marché local d’Amérique du sud. On sort des balises touristiques. Reportage photos assuré.

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Le tour continue, à Latacunga on prendra vers l’ouest pour Chugchillan où nous attend mama Hilda. Quand on pose le pied à l’auberge de la mama en question, on a un petit choc. Oh, pas à cause de l’altitude (3000m) mais parce qu’on ne s’attend pas à un lieu aussi ravissant après avoir traversé autant de villages qui, il faut bien le dire, reflètent la pauvreté de leurs habitants. Ici, on arrive dans une auberge coquette, toute en briques rouges et en bois , dont les pavillons sont disposés autour d’un jardin parfaitement entretenu. A l’intérieur le confort et la décoration sont raffinés et comble de luxe pour l’Equateur, chaque chambre a son poêle à bois. Les repas pris en commun sont excellents et l’ambiance y est très conviviale. Mama Hilda est une équatorienne pur jus, originaire du coin mais maintenant âgée et malade. En soins à Quito au moment de notre venue, nous n'aurons pas le plaisir de la connaître.

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Vendredi 13 ne nous fera pas renoncer à la visite du Quilotoa. On accède directement au sommet en voiture car ce volcan se mérite à l’envers. Deux randonnées possibles, le tour du cratère qui dure 5h ou la descente dans le lac de cratère. On choisira le lac. Descente à pic sur 1 km pour un dénivelé de 400m qu’il faudra remonter bien sûr. On est rodé alors « vamos ». 

On mettra un peu plus d’une heure pour la remontée. Inutile de dire qu’il faut avoir du souffle et de bonnes jambes pour terminer l’exercice à cette altitude (avis aux amateurs mais on peut aussi se faire remonter à dos de mulet). Au passage on a pu apprécier un chantier de réfection du chemin. Des ouvriers et ouvrières dont certains et certaines sont à peine âgés de 13 à 14 ans travaillaient avec les moyens du bord et beaucoup d’ingéniosité à consolider le tracé. Des planches, des tuyaux en plastique, des pelles et des pioches suffisent à acheminer, 200m plus bas sur une pente quasi verticale, pierres et béton ! là où nous aurions utilisé des engins mécaniques et même un hélicoptère. C’est aussi ça  l’Amérique du sud.

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On terminera la journée par une balade ( façon de parler tant les dénivelés sont importants ici) de deux heures à travers les fermes autour de Chugchillan. Cabanes en bois ou en parpaings recouvertes de tôle, entourées de champs de maïs et de patates que toute la famille travaille, même les plus jeunes et souvent les pieds nus. Pour se donner du courage ils mettent leurs postes de radio à fond et la montagne résonne de musique andine (nous sommes en pays indiens) mais aussi de tubes inattendus ici comme «  vas y Franky ».

Organisation strictement vivrière et vente de quelques denrées semblent leur procurer une vie simple et pacifique. Pourtant Luis nous expliquera l’envers du décor. Pauvreté, analphabétisme, poids des traditions, alcoolisme, mariages arrangés et violence intrafamiliale importante conduisent à de nombreux divorces aggravant un peu plus la précarité des femmes. Scènes de vie d’un autre âge mais internet dans le moindre hameau !  L’@ et Google sont devenus les symboles universels.

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Le lendemain, notre tour nous amènera dans les très hautes vallées de Zumbahua. Route qui serpente jusqu'à4000 m à travers des montagnes rocheuses dont la moindre parcelle de terre arable est exploitée, ce qui donne un patchwork coloré des plus saisissant. Ici vivent les indiens Tigua connus pour leur art pictural. Confection de tableaux naïfs très colorés que l’on retrouve sur tous les marchés du pays.

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On quitte à regrets cette magnifique région montagneuse pour rejoindre la pollution de la capitale où nous attend en fin de soirée un bus de nuit pour nous conduire à notre prochaine aventure , l’Amazonie équatoriale.

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