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Hélabayakoi
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8 janvier 2012

Le Cotopaxi, double aperçu

Cotopaxi ou le tamtam des cœurs (vu par Fanny)

Lundi : alors que nous étions en pleine séance de snorkeling onirique avec notre capitaine de bateau Morphée, Sidonie l’Otarie et Jeanine la tortue marine, dans l’eau chaude et limpide des Galapagos… Driiiiiiing, réveil matin 6h00.Debout les gars réveillez-vous, il va falloir en mettre un coup! Debout les gars réveillez-vous, on va au bout du monde…ou plutôt sur l’un des toits du monde. On enfile sur nos coups de soleil de la veille, grosse polaire, coupe-vent, bonnets et gants. Aujourd’hui, nous faisons l’ascension du « cou de la lune », autrement dit du Cotopaxi en quechua !! Au même titre que le Mont Fuji au Japon, le Cotopaxi est un volcan emblématique de L’Equateur. Mais pourquoi donc ? Laissez-moi éclairer vos lanternes. Tout d’abord, physiquement il est plutôt pas mal. Il est grand, très grand, 5897m d’altitude. Il a une forme symétrique parfaite, est doté d’une magnifique coiffe de glace et de neiges éternelles. Son charisme ne laisse pas de marbre non plus : son sommet est le point le plus éloigné au monde du centre de la terre. Enfin c’est le plus haut volcan actif du pays ! Bref, il a la classe. Nous voilà donc partis affronter la bête avec notre guide, trouvé la veille, dont le nom m’échappe (nous l’appellerons donc Paco), mais qui était somme toute très sympa !

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En chemin plusieurs arrêts : un arrêt technique pour embarquer les vélos qui nous servirons à descendre une partie du volcan sur le chemin du retour ; un arrêt pour visiter un musée sur l’histoire de ce cône avec quelques explications très intéressantes de Paco. Une éruption menacerait les villes environnantes jusqu’à Quito! (des plans d’évacuation sont même mis en place afin de gérer au mieux un éventuel désastre.)

Sur le trajet en bus jusqu’au parking, situé déjà à 4600m, nous faisons preuve d’une compliance sans faille au traitement contre le mal des montagnes que Dr. Paco nous a prescrit. Bon en même temps, il s’agissait de boire beaucoup d’eau et de manger des Snickers et du Crunch (en vrai, le chocolat, c’était pour nous donner de l’énergie lors de l’ascension jusqu’au refuge que nous allions faire par la suite, mais…que voulez-vous, le grand air, ça creuse !). Arrivés au parking, nous descendons du bus pour entamer la fameuse marche jusqu’au refuge situé à 4810m. Un simple calcul 4810 (refuge)-4600(parking)= 210m restant à parcourir. Quels 210m !! 1h de marche sur une pente constante à 40% d’inclinaison, le souffle court, le pas lourd, la tête serrée, avec le tamtam de nos cœurs tachycardes en bande son.  A côté de nous, des locaux grimpent sans sourciller avec des bombonnes de gaz sur le dos. Voilà qui suffit à nous démontrer la nécessité d’une bonne acclimatation, conseillée dans tous les guides.

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En chemin nous croisons des renards. Habitués à la présence des hommes et à leur générosité quand il s’agit de partager leur sandwich avec un animal sauvage (ce qui est complètement interdit soulignons le), ces filous trainent à proximité du refuge, un vrai Mac-drive !

Soyons clairs (au moins nous), nous n’avons vu ni le sommet du volcan, ni le « vaste et majestueux paysage andin qui descend vers une plaine fertile, ce cadre naturel unique, ce paysage intact avec tous ces animaux en liberté » comme c’est écrit dans les guides, qu’on veut bien croire sur parole. La faute à qui ? Au temps, à la neige, au brouillard. La visibilité était bien trop réduite malheureusement pour que nous puissions assister à un tel spectacle. Cependant, aucune frustration. Ce jour là, nous avons eu la sensation d’avoir accompli quelque chose d’un peu fou, d’être allé flirter avec nos propres limites physiques (NB : nous ne sommes pas de grands alpinistes, ni même de grands sportifs…bon à part toi Guigui). Drôle de sensation quand on arrive là haut, savoureux mélange entre hébétitude, satisfaction et émotion…

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Après un léger encas, nous rebroussons chemin. Moins de 20 minutes sur ces pentes  aux allures de crème dessert stracciatella suffisent   pour rejoindre le parking. De là, nous enfourchons nos vélos et entamons environs 40 minutes de descente assez particulières puisque notre corps vibre entièrement de la tête au pied à cause des aspérités du sol.

C’est devant notre bol de soupe fumante, qui est le bienvenu pour réchauffer nos membres engourdis par le froid, que l’excursion s’achève. Encore une belle journée insolite passée dans ce pays magnifique qu’est l’Equateur.

 

Cotopaxi, un volcan à vous couper le souffle (vu par Alain)

 C’est un grand jour, coiffé de son chapeau blanc, le géant nous attend du haut de ses 5897m. En minibus on quitte la ville par le sud en grimpant sur les hauteurs. Plus on s’éloigne du centre de Quito et plus l’anarchie urbaine s’installe avec des maisons jamais terminées et des chantiers en perpétuel commencement et toujours cette multitude de petites boutiques, commerces ou artisans.  Puis on roule à travers la campagne des hauts plateaux (3000m) ou agriculture et élevage  sont les deux mamelles de la région.

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Le temps est couvert, on roulera une heure à travers des forêts de pins et d’eucalyptus avant de déboucher sur d’immenses landes. Le seigneur du lieu est là, tout près, on le devine dans les nuages mais on ne le voit toujours pas. Premier arrêt au centre d’informations puis on repart à l’attaque des flancs de la bête. Le minibus s’essouffle, il attaque les 3700 puis 4000 et virage après virage il arrive en fin à son terminus, 4600m. On descend  du véhicule avec un peu d’appréhension  car il va falloir continuer à pieds….et il commence à neiger. On s’équipe et fièrement on commence à grimper un dénivelé qui nous perd dans les nuages. Il neige de plus en plus. Souffle court, jambes en plomb, léger serrement de tête, palpitant en alerte …on se tâte, ira ira pas .Au bout d’une demi-heure, Marie jette l’éponge et redescend.  Pas à pas, avec une pause toutes les 5mn nous allons gravir la pente jusqu’4810m, altitude du refuge. Il nous faudra plus d’une heure de marche pour atteindre ce palier. Vertige, céphalées, poitrine qui serre pour le plus vieux de la cordée, les jeunes cranent un peu mais….il neige de plus en plus et le guide refuse à juste titre d’aller jusqu’au glacier a 5000m. On se la joue déçu mais entre deux essoufflements on pousse un soupir de soulagement. Le sommet du Cotopaxi n’aura pas la chance de nous connaitre. Mais on n’a pas fini avec lui car après être redescendus au premier pallier, on enfourche des VTT pour une descente de 15 km toute en lacets…le Cotopaxi tout enlacé, c’est pas formidable!

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On n’aura pas vu le sommet mais la journée était à couper le souffle quand même.

Retour à Quito où après une douche bien méritée  on décide de déguster un bon repas dans un beau resto avec une vue superbe sur le vieux Quito tout enluminé. Ambiance qui méritait de se payer une bonne bouteille de vin sud-américain….mais surprise, on apprend qu’on ne sert pas d’alcool le dimanche en Equateur, histoire sans doute de commencer la semaine à jeun.

Demain on va à la fameuse Mitad del Mundo, on espère qu’ils ne l’auront pas déplacée ailleurs.

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S
QQls infos supplémentaires: Le Cotopaxi est situé sur la bordure occidentale de la Cordillère centrale. Il porte le nom de la province dont il est fait parti. L’éruption la plus importante remonte à 1877, elle a détruit plusieurs villes et vallée. Les glaces et les neiges qui recouvrent le volcan représentent une vraie menace pour les dizaines de milliers de personnes vivant sur les plateaux autour du Cotopaxi. La lave se mêlant à la neige peut lancer sur les pentes des coulées de boues meurtrières appelées « lahars », à une vitesse telle qu’il n’y a pas vraiment de chance d’en réchapper. ERRATUM: il n'existe aucun plan d'évacuation de la population mis en place par le gouvernement en cas d'erruption du Cotopaxi d'une part parce que les coulées de boues seraient trop rapides pour essayer d'en réchapper et d'autre part parce que la dernière erruption meurtrière remonte à plus de 130 ans, il y a donc un désinvestissement du gouvernement sur la question du sauvetage de la population.
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